Analyse critique de la notion de réseau (Pierre Musso)
(+ ouverture de l’EDE 2011)
Vidéos
Ouverture (P-A. Chardel – A. Casilli)
8’40 : Analyse critique de la notion de réseau
Analyse critique de la notion de réseau – Discussions
Résumé
Dans une perspective résolument anthropologique et généalogiste, P. Musso fait la synthèse des enjeux qui se sont, au long des siècles, cristallisés autour du concept de réseau, au point d’en devenir omni-présents et fétichisés. Sa critique s’établit autour de trois foyers. Pour commencer, rappeler le caractère anthropologique et non-naturel des réseaux (réseaux = rétis = tissage/textile). Ensuite, montrer comment la notion s’est articulée d’abord à celle d’organisme (de Galien et son « rete mirabile » du cerveau humain, à Spencer, en passant par l’ingénierie du XVIIIème s.) puis à des questions politiques (Diderot et l’Encyclopédie, Chevalier vantant les mérites du chemins de fer comme « moyen le plus parfait de l’association universelle », Proudhon opposant les réseaux centralisés ‘monarchiques’ et la décentralisation anarchiste, etc.). Enfin, expliquer comment la technique et les technologies sont prises dans la constitution de ces métaphores du corps et du politique au point d’y apparaître comme leur structure fondamentale et unique.
P. Musso attribue le tournant majeur de ce concept à Saint-Simon et ses disciples qui lui confèrent véritablement le rôle « d’essence de l’intermédiaire » tout en le constituant en aporie, lieu d’une ambivalence et d’un binarisme des valeurs (surveillance/liberté, démocratie/tyrannie, vie/mort, etc.), une limite auprès de laquelle ces valeurs semblent pouvoir se renverser. Il termine son intervention en dressant un panorama de ce qu’il nomme la rétiologie, et appelle à dépasser la dimension dogmatique de ce concept pour produire une pensée neuve.