Blogueurs et facebookeurs dans la révolution tunisienne
(Jean-Marc Salmon)
+ Allocution de Denis Lapert
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Allocution de Denis Lapert
4’10 : Blogueurs et facebookeurs dans la révolution tunisienne
Résumé
J.M. Salmon présente ses réflexions au sujet d’une enquête toujours en cours qu’il a démarrée dès les premiers évènements de décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie. Il explique comment il a identifié, à l’aide d’une étude de données sémiotiques/médiatiques suivie d’entretiens avec des personnes sur place et à l’étranger, le développement d’un bouclage technique numérique qui articule usage développé des smartphones et camphones en Tunisie (même chez les couches les plus populaires), la mise en ligne d’images et de mots-d’ordre/slogans sur le web, la récupération quasi-brute des images par les chaînes internationales (France24 et AlJezeera) et le visionnage de ces images par les tunisiens eux-mêmes. l’hypothèse de ce bouclage indique pour Salmon que les réseaux sociaux ont eu un impact sur le soulèvement dans la mesure où ils ont permis aux images de circuler et d’être vues, et non pas pour organiser les manifestations. C’est en tant que dispositif de documentation plutôt que dispositif de sociabilité que le web a été utilisé : le soulèvement s’est fait progressivement depuis Sidi Bouzid, de proche en proche, les images vues à la télévision et en ligne donnant aux spectateurs/lecteurs la possibilité d’envisager un changement et une raison de sortir manifester, le soulèvement progressant de l’arrière-pays jusqu’à Tunis en moins d’un mois. Pour finir Salmon interroge la gouvernementalité de la « transition », dans la mesure où il constate que ce soulèvement n’a donné naissance à aucun leadership et que l’avenir de ce soulèvement devient pour le coup des plus difficiles à envisager.